mardi, juin 20, 2006

Contradictions...

1 janvier
L’Egypte, pays de toutes les contradictions.

Après quelques jours passés au Caire, l’incompréhension et l’étonnement dominent. L’impression d’être dans un pays sans logique, un pays de toutes les contradictions s’enracine de plus en plus.

Les femmes voilées de la tête aux pieds et dont on aperçoit seulement les yeux côtoient des jeunes filles habillées à la dernière mode occidentales. Nombreuses sont les jeunes filles voilées au Caire qui marient sans problème voile et pantalon taille basse parfois transparent ; des tenue que beaucoup de filles des cités en France ne pourraient même pas imaginer porter sont arborées par les Cairotes sans que cela ne choque personne. Ces mêmes filles voilées n’ont aucun complexe à se déhancher devant des inconnus que ce soit dans des soirées ou dans les felouques « musicales » qui voguent sur Le Nil en fin de journée. Ce dernier phénomène a particulièrement attiré mon attention ou plutôt mon incompréhension, le voile est censé être une marque de pudeur, n’est il donc pas contradictoire dès lors avec le fait de faire bouger son corps avec tant de volupté et de sensualité, le tout accompagné bien évidemment de clins d’œil et sourires complices aux mâles de l’assistance ? J’ai parlé avec l’une de ses filles qui m’a laissée sans voix, je lui ai demandé comment elle pouvait porter le voile et se déhancher de la sorte devant des hommes qu’elle ne connaît pas, elle a tout simplement répondu : «mais le voile est une mode ! » et a été étonnée que je refuse de me mêler au groupe de filles qui dansait. Vous seriez étonné de voir comment s’habillent et vivent les jeunes filles voilées du Caire, rien à voir avec les prudes qu’en font les médias occidentaux.

Le Caire est une ville des plus religieuses du monde arabe, le nombre de mosquées qui s’y trouvent vous en persuade. Si les journées sont rythmées par l’appel à la prière du muezzin, elles le sont également par de langoureuses et savoureuses chansons d’amour qui appellent tour à tour l’amant à céder à une nuit d’amour, à faire fi du qu’en dira t’on etc. Deux noms résument à merveille l’Egypte dans ce cas précis : Amr Khaled (prédicateur islamique) et Amr Diab (star de la chanson égyptienne). Les deux suscitent autant d’enthousiasme dans la population et touchent parfois voire souvent les mêmes catégories de personnes.

Tout est histoire d’apparence ici, vous pouvez faire tout ce que vous voudrez tant que l’apparence est sauve tout va bien. Personne ne vous demande d’être irréprochable moralement, loin de là, faites tout simplement semblant de l’être et tout ira pour le mieux.



Le nouvel an au Caire

J’ai passé mon premier jour de l’an au Caire (je dis premier car j’espère qu’il y en aura d’autres ici) avec Samia, son petit ami et un de ses amis. Nous sommes allés à un restaurant sur les bords du Nil. L’Egyptien moyen ne peut pas vraiment se permettre de sortir en cette occasion. Le salaire moyen est de 50 euros ici, le prix des soirées du 31 variait entre 20 et 100 euros en moyenne, seule la classe assez aisée peut donc se permettre de célébrer l’évènement. A titre d’information, l’entrée au concert de mon cher Amr Diab valait la bagatelle de 100 euros !

Les Egyptiens avec lesquels nous avons passés le cap de la nouvelle année le fêtent comme il est d’usage de le faire : danse, musique, famille, amis… La piste de danse a littéralement été prise d’assaut, surtout voire exclusivement par des femmes qui encore une fois se sont déhancher avec volupté sans aucun complexe. La danseuse du ventre a fait un tabac, un groupe de jeunes Koweitiens était en extase et ne le cachait pas, leurs yeux semblaient sortir de leurs orbites et des soupirs quelques peu bestiaux accompagnaient leurs regards pervers, cela encore une fois ne choquait personne si ce n’est les deux pauvres franco tunisienne et franco marocaine de l’assistance, Samia et moi en somme. Encore plus drôle : un Egyptien d’une cinquantaine d’année, bien gras, bien moche, dînant avec sa femme voilée n’a pas réfléchi à deux fois avant d’empoigner son portable pour prendre en photo la douce créature qui se déhanchait langoureusement devant ses yeux, le tout devant son épouse, le tout sans que cela encore une fois ne choque absolument personne.

Une fois la fête terminée, le petit ami de Samia ainsi que son ami, en loyaux gentlemen nous ont raccompagné jusqu’au bas de chez nous, et ça par contre ça n’a pas manqué de choquer les hommes de notre immeuble réunis en cette soirée au pied de celui-ci, on aura peut être le droit à une remarque du concierge aujourd’hui, ou peut être se dira t il comme beaucoup d’Egyptiens : pfff elles sont maghrébines après tout…

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