dimanche, janvier 25, 2009

Insolite. Paillasson palestinien.

Un paillasson unique. Celui de Majd, une amie palestinienne qui en rentrant chez elle essuie ses chaussures sur les drapeaux de l'Union Européenne, l'ONU et de la Ligue Arabe qui selon elle n'ont pas bougé d'un pouce pendant l'offensive israélienne à Gaza

Rap palestinien

10.Escapade palestinienne : Rap palestinien.

De la musique avant toute chose.

Voici une rapide présentation du groupe de rap palestinien, Tornado Lights ainsi que quelques extraits sonores de leurs chansons.

Désolée pour les non arabophones, je n’ai pas eu le temps de faire de sous-titres.



Chanson pour Gaza



"Raga3in ya Falastine"



"El Jidar"





A suivre….

Une candide en terre sainte

9. Escapade palestinienne. Une candide en Terre Sainte.

Après une visite des plus glauques de la vieille ville d’Hébron, après la visite du Tombeau des Patriarches , de la musique, de la dabké pour être précise, me sortit de mes « rêveries ». Un bol d’air. Malgré tout la vie semble continuer à Hébron.

De la musique, quel plus beau signe de vie et d’espoir peut-on trouver ? Naïvement, je demande s’il s’agit d’un mariage. On me répond par la négative.

Il s’agit de la célébration d’un « martyr » tué par l’armée israélienne pendant une manifestation contre l’offensive à Gaza. Il sortait de la mosquée selon une autre version. Toujours est-il que je n’aurais jamais imaginé que l’on puisse « célébrer » une mort avec de la musique. Des chants patriotiques ai-je appris a posteriori.

Last but not least. Des posters du jeune palestinien étaient distribués ainsi que des bonbons.

Décidément Hébron n’est pas une ville comme les autres.



Mi mosquée, mi synagogue

8. Escapade palestinienne : Mi Mosquée-mi Synagogue.

Un lieu de culte mi mosquée-mi synagogue. Un doux rêve ? Non, un terrible cauchemar à Hébron.

Le caveau des Patriarches où reposent Abraham, Jacob ou encore Isaac a été partagé en deux salles de prière : l’une musulmane et l’autre juive.

1 lieu. 2 religions. 2 entrées. Ce qui n’a pas empêché en 1994, Baruch Goldstein de pénétrer dans la mosquée et tuer 29 Palestiniens et d’en blesser des centaines d’autres. Jusqu’aujourd’hui, des colons d’Hébron célèbrent cet homme qui est, à leurs yeux, un « martyr ».






A suivre….

Ta maison ou la vie de tes enfants. Le terrible chantage des colons d’Hébron.

7. Escapade palestinienne : Ta maison ou la vie de tes enfants. Le terrible chantage des colons d’Hébron.

Hébron. Al Khalil en arabe.
Une ville que je ne connaissais encore que de nom pour abriter le tombeau d’Abraham. J’avais entendu parler de l’extrémisme des colons juifs y ayant élu domicile mais la réalité a dépassé ce que j’avais pu imaginer.

Hébron. Ville palestinienne de 170 000 habitants. 600 colons juifs protégés par près de 3000 soldats israéliens. Soit 5 soldats israéliens pour un colon.

En nous « promenant » dans la vieille ville, nous avons rencontré un jeune palestinien qui nous a fait visiter sa maison. Ou plutôt ce qu’il en reste… Des colons y ont mis le feu à l’aide de cocktails molotov tuant deux des enfants de la famille (2 ans et demi et 4 ans et demi).

La « raison » selon une connaissance palestinienne travaillant pour des ONG internationales : le refus du père de vendre sa maison malgré l’insistance des colons qui lui avaient proposé 1 million de dollars. Après la mort des deux enfants, ils lui proposèrent 2 millions de dollars. Refus. Depuis un troisième enfant a été tué. Celui que la mère de famille portait. Une mère de famille empêchée d’accoucher dans de bonnes conditions puisque les colons ont empêché l’entrée de l’ambulance venue la chercher dans la ville. Après quoi, ils ont battu cette femme tuant le bébé qu’elle devait mettre au monde.

Aujourd’hui, cette famille composée de 11 personnes vit dans une seule pièce. Les colons les empêchent de réparer la pièce brûlée et les menacent de mort.

Une histoire presque « banale » dans la vieille ville d’Hébron vidée de ses habitants palestiniens. Et pour cause !




A suivre….

Qu'est ce qu'un Palestinien ?

6. Escapade palestinienne : Qu’est ce qu’un Palestinien ?

Nous avons l’habitude de parler des « Palestiniens », du « peuple palestinien ». Or socialement, celui-ci est complètement éclaté. A l’intérieur du territoire que l’on appelera « Israël-Palestine », je vois au moins cinq catégories de « Palestiniens » :

- Les Arabes d’Israël.
- Les Palestiniens de Gaza
- Les Palestiniens de Cisjordanie
- Les Palestiniens de Jérusalem.
- Les réfugiés palestiniens.

"La colonisation palestinienne"


5. Escapade palestinienne : la "colonisation palestinienne"


« La colonisation palestinienne » en Cisjordanie. Une expression que je n’aurai pas imaginé entendre durant ce séjour et encore moins dans la bouche d’un Palestinien. Car c’est bien un Palestinien qui utilise cette expression quelque peu déconcertante.

Il fait référence aux camps de réfugiés aujourd’hui devenus de véritables quartiers voire villes. Expulsés de leurs terres ou cherchant à s’abriter en attendant la fin des guerres de 1948 et 1967, des centaines de milliers de Palestiniens s'exilent. Une grande partie a élu domicile sur des terrains de Cisjordanie en attendant des jours meilleurs pour retrouver leurs maisons. Les jours meilleurs ne sont jamais arrivés et les tentes sont devenues des maisons.

Le Palestinien que j’ai rencontré assimile ces réfugiés à des « colons » puisqu’ils ont construit des maisons sur des terres ne leur appartenant pas. Il leur reproche aussi de ne pas payer d’eau ni d’électricité du fait de leur statut de « réfugié » quand bien même ils travaillent. Selon ses dires, une pénalité de 5 shekels (environ 1 euro), lui serait prélevé chaque mois au titre de participation aux frais des réfugiés.

A suivre….
Photo : un réfugié palestinien de 1948 rencontré au camp d'Aïda, Bethléem, Cisjordanie.

"Un Libyen m'a appelé"

4. Escapade palestinienne : « Un Libyen m’a appelé ».

Ca fait jaser les Palestiniens de Cisjordanie. Les appels de sympathisants pro-palestiniens. Pendant l’offensive israélienne sur Gaza, des associations et pays arabes ont invité à téléphoner aux Gazaouis pour leur exprimer son soutien. Les appels depuis le Yémen vers Gaza étaient même gratuits !

La procédure est simple : il suffit de composer l’indicatif palestinien puis faire un numéro au hasard et espérer avoir un Gazaoui au bout du fil. Au lieu de tomber sur des Gazaouis, beaucoup de généreux « téléphonistes » sont tombés sur des Palestiniens de Cisjordanie. Mauvaise pioche.

« Nous pensons beaucoup à vous» ou « Nous n’avons pas mangé aujourd’hui parce que les Gazaouis sont privés de nourriture », autant de marques d’attention que les Palestiniens que j’ai rencontrés tournent en dérision.


A suivre…

Gaza, si proche et si loin...

3. Escapade palestinienne : Gaza, si proche et si loin…

Une fois le tampon israélien obtenu, nous nous sommes dirigés vers Jérusalem puis Bethléem où habite l’amie palestinienne chez laquelle nous allions loger durant tout notre séjour.
Bethleem c’est à 85 km de Gaza.


Tellement proche et pourtant le soir de mon arrivée, Gaza m’a paru tellement loin. Après un voyage assez long de 21h (Paris-Istanbul-Amman-Jérusalem-Bethleem), nous n’avions qu’une hâte : reprendre nos esprits. Chose faite dans un café de Bethléem. Ecrans plats branchés sur Al Jazeera alors que l’on vient d’annoncer la mort de Saïd Siyam, un des leaders et ministre du Hamas.

Puis tout à coup, un des serveurs zappe, met Rotana qui diffuse, comme à son habitude, clips libanais, égyptiens ...

Quelques minutes après, la salle s’assombrit. Non ce n’est pas une coupure de courant. On célèbre un anniversaire. On chante, on crie, on siffle, on applaudit. J’avoue avoir été choquée par tant de légèreté alors qu’à quelques dizaines de kilomètres d’ici, des centaines de Palestiniens ont perdu la vie, la vue, sont à la rue… Un jeune Palestinien me dira ensuite « Nous avons connu la première Intifada, la deuxième, la désillusion d’Oslo, nous avons besoin de penser à autre chose pour continuer de vivre ».

A suivre…

3h au point de contrôle israélien.

Escapade palestinienne : 3h au point de contrôle israélien.

D’Amman, nous avons pris un taxi puis un bus qui nous déposa à la frontière, au point de contrôle israélien. La frontière jordano-palestinienne étant contrôlée par les Israéliens.

Après avoir tendu mon passeport. Première question : « Amikhaa, wherrre are you frrom ? ». Je réponds que je suis française. Bien évidemment, ma réponse ne satisfait pas mon interlocuteur israélien. Il m’explique que « pour des raisons de sécurité », mon amie franco-marocaine et moi allons être retenues « quelques temps ».

Ca aura duré trois heures au terme desquelles j’aurai eu affaire à quatre interlocuteurs israéliens différents. Pendant les « entretiens » quand ce n’est pas un autre agent qui vous observe pendant que son collègue vous pose une infinité de questions, ce sont les caméras. Après 3 heures d’attente, il semblerait qu’ils en soient arrivés à la conclusion selon laquelle je ne représente aucune menace pour Israël. Bon à savoir !
Dernière question avant de m’accorder le visa israélien (bien que je séjourne exclusivement en Cisjordanie…) : Etes-vous en possession d’armes ?

Ma copine, Sarah, elle, a eu le droit à des questions plus fun la veinarde : « que penses-tu des prix de Lonely Planet ? » (oui…oui….) et « comment va ta mère ? » (elle avait visité Jérusalem avec sa mère l’an dernier).

A suivre…

Jerusalem is calling !


1. Escapade palestinienne: Jerusalem is calling !

Voilà 4 jours que je suis revenue de Cisjordanie. Je prends enfin le temps de coucher par écrit quelques anecdotes, impressions et souvenirs de voyage. J’avais besoin d’attendre un peu pour le faire, je ne saurai dire pour quelles raisons exactement.

Je suis partie en Cisjordanie sur un coup de tête avec une copine de Sciences Po. En pleine offensive israélienne à Gaza. Avec pour tout bagage quelques tenues et surtout une caméra. C’était le mercredi 14 janvier dernier.

Ayant eu écho de plusieurs refoulements de citoyens arabes ou d’origine arabe, nous avons préféré atterrir à Amman en Jordanie plutôt qu’à l’aéroport Ben Gourion de Tel Aviv. En cas de refoulement à la frontière jordano-palestinienne sous contrôle israélien, nous avions toujours la possibilité de passer une semaine en Jordanie, Syrie ou au Liban. En cas de refoulement à Tel Aviv, nous aurions été renvoyées vers Paris.

Arrivée à Amman vers 2h du matin. Cette fois ci avec mon passeport français, je n’ai eu aucun problème à mon entrée… Les premiers taxis pour la frontière jordano-palestinienne contrôlée par les Israéliens ne commençant leur service que vers 7h du matin, nous avons passé 5 heures assez surréalistes à l’aéroport d’Amman. Je les raconterai peut être dans un post :-)

A suivre….

mercredi, janvier 07, 2009

Internet : l'autre champ de combat d'Israël.

L'offensive israélienne en plus d'avoir été aérienne, terrestre et maritime est plus que jamais médiatique.

Voici un site qui liste les articles de la presse internationale qui présentent le défaut de déroger à la pensée pro-israélienne et auxquels il est enjoint de répondre au plus vite.

Exemple :

Voici un aperçu du site :


Les soldats de Tsahal ont-ils faim ?

Les soldats de Tsahal à Gaza ont besoin de réconfort et d'attention à en croire ce site sur lesquel je viens de tomber : http://pizzaidf.org/

Il est donc possible d'envoyer aux soldats pizzas, hamburgers, soda et mots d'encouragement ou de réconfort....

Ubuesque.... cette guerre l'est décidément de plus en plus...

mardi, janvier 06, 2009

Gaza : couvrir le conflit sans pouvoir accéder au terrain. Témoignage de Charles ENDERLIN.

Leçon de la guerre de 2006 au Liban, Israël a compris que la suprématie militaire ne suffit plus. Il faut aussi gagner la guerre médiatique. En 2006, les journalistes étaient des deux côtés du front et pouvaient se tenir informés de l'avancée de l'opération israélienne. Cela Israël n'en veut plus. L'entrée à Gaza a été interdite aux journalistes... même israéliens. Officiellement pour des raisons de sécurité.

Les internautes, eux, ne chôment pas. Le web regorge aujourd'hui d'informations et de photos venant de Gaza et de villes frontalières israéliennes comme Sderot. Pas ou peu de journalistes à Gaza mais des blogueurs. Au point qu'une véritable guerre semble se livrer aujourd'hui sur le net.

C'est dans ce contexte que j'ai essayé de contacter quelques journalistes français sur le terrain. La situation à Gaza et en Israël étant de plus en plus tendue et explosive, je ne m'attendais pas spécialement à recevoir de réponse. Il se trouve que Charles Enderlin, chef du bureau de France 2 à Jérusalem a pris le temps de répondre à mon e-mail et de me communiquer son numéro de téléphone en Israël. Voici donc son témoignage. Il nous explique comment il travaille en ces jours de guerre mais aussi les tentatives de manipulation aussi bien du côté israélien que palestinien.