mercredi, janvier 16, 2008

Corruption au Maroc/ Interview d'Azzedine Akesbi de Transparency Maroc.

« En finir avec l’impunité »

Pour le Secrétaire de Transparency Maroc, Azzedine Akesbi, la lutte contre la corruption passe par une réforme de la justice.

Propos recueillis par Jérôme Lefilliâtre et Amira Souilem.
(Interview parue dans l’Express International du 3 au 9 janvier 2008.)

Quelle est la situation du Royaume aujourd’hui en matière de corruption ?
Le Maroc connaît, comme beaucoup de pays de la région, une corruption endémique dans tous les secteurs. La situation s’est beaucoup dégradée depuis 1999, année où l’Indice de la perception de la corruption a été crée pour noter les pays. Le Maroc a alors obtenu une note de 4,2 sur 10 (le niveau de transparence et d’intégrité se situe autour de 8 ou 9), tombé à 3,2 en 2006. On enregistre cependant une légère amélioration aujourd’hui. Avec un indice de 3,5 en 2007, le Maroc est passé de la 78ème place dans le monde à la 72eme. En 2006, 60% des chefs de ménages déclarent néanmoins avoir dû payer un bakchich une fois dans les douze mois écoulés.

Comment se traduit concrètement la corruption?
A tous les niveaux. A l’hôpital par exemple, le certificat d’indigence donne aux populations pauvres le droit à des prestations gratuites. En pratique, elles doivent souvent payer des intermédiaires pour en bénéficier. C’est la même chose dans le secteur de la justice, bien qu’il existe des juges intègres. Des avocats de Tétouan ont été sanctionnés pour avoir dénoncé ces pratiques. C’est d’autant plus problématique que la justice constitue le dernier recours des citoyens. Dans la mesure où les Marocains ne voient pas de changement concret et sont obligés de payer, sur la route ou aux guichets de l’administration, ils pensent ne pouvoir s’en sortir qu’en se pliant à la règle du bakchich.

Que fait le gouvernement pour lutter contre ce phénomène ?
Le pouvoir a reconnu le problème mais tarde à agir. Lors des élections législatives de septembre, presque tous les partis politiques ont reconnu l’existence d’une corruption par l’argent et ont intégré dans leurs programmes des mesures pour la combattre. Nous attendons que ce consensus se traduise par une politique effective des autorités . En juillet 2007, Transparency a salué l’adoption par le Maroc d’un texte pour la création d’une instance centrale de prévention de la corruption. Elle devait être installée fin juillet. Nous l’attendons toujours.

Quelles sont les recommandations de Transparency Maroc ?
La réforme de la justice est primordiale. Afin de garantir son indépendance et son efficacité, l’Etat doit renoncer à exercer un contrôle sur la justice et lui donner plus de moyens, notamment pour faire appliquer la loi. Il faut, en outre, en finir acec l’impunité et rendre effectives les institutions de contrôle : la Cour des Comptes, l’Inspection générale des finances. Ces institutions font peut-être de bons rapports, mais ils restent sans suite. Ce ne sont pas les propositions qui manquent, mais la volonté de les mettre en œuvre.



Transparency International se présente comme la « principale organisation de lasociété civile qui se consacre à la lutte contre la corruption ». Créée en 1993par Peter Eigen, ancien Directeur de la Banque Mondiale, elle estaujourd’hui présente dans plus de 90 pays. Transparency International élabore à la fois un Indice de Perception de la Corruption (IPC) ainsi que des recommandations pour la combattre. Née en 1996, Transparency Maroc collabore avec l’ONG internationale mais dispose d’une structure autonome. Son siège se trouve à Casablanca. Elle a été reconnue officiellement en 2004 par les autorités marocaines.

dimanche, janvier 13, 2008

Le visage de la lutte antiterroriste...


Il est des films qui vous bouleversent… Détention secrète en est un excellent exemple. D’habitude peu encline à visionner des films américains, je n’ai pas regretté une seconde d’avoir poussé les portes de la salle obscure pour voir ce long métrage qui est, à mes yeux, un chef d’œuvre.

Un scénario passionnant, une curiosité aiguisée jusqu’au dernier moment et un thème d’actualité des plus sensibles.

Ce film présente le formidable avantage de mettre des mots, des visages, des émotions sur ce concept obscur de « coopération dans la lutte antiterroriste ».

Le personnage principal, Anwar, un jeune scientifique égyptien établi à Chicago, est arrêté à l’aéroport de Washington. Soupçonné d’avoir collaboré à des préparations d’attentats, il est transféré au Maroc (le nom du pays n’est jamais explicitement cité mais la Place Jamaa El Fna et autres détails nous permettent de situer les lieux). En « Afrique du Nord » (c’est ainsi que l’on présente les lieux dans le film…), le jeune Egyptien, par ailleurs marié à une Américaine et papa, est torturé. On attend de lui des aveux. Des aveux qui tardent bien évidemment, Anwar étant innocent.

Parallèlement à ce parcours, on découvre celui de Khalid, un jeune « nord africain » qui prenait plaisir à enlacer sa bien aimée et finit enlacée par une ceinture explosive.

Je ne voudrais pas déflorer la trame de ce film en étant plus loquace. Je vous laisse donc découvrir et apprécier.
Seul regret : le peu de réalisme de certains dialogues en arabe. On passe allégrement du dialecte marocain, au libanais en passant par l'égyptien et l'arabe littéraire... le tout se passant en "Afrique du Nord"... ubuesque pour un arabophone.

Le film reste, malgré cette réserve, à voir, revoir et méditer…

Hier déjà en lisant le Figaro, cette phrase m'avait particulièrement intriguée. C'est d'autant plus vrai ce soir :

"Le Figaro est en mesure de révéler que de hauts responsables policiers français viennent d'entreprendre une tournée dans divers pays du Maghreb pour «resserrer les boulons» de la coopération antiterroriste. La Tunisie, notamment, constitue l'une de leurs destinations."
....

mercredi, janvier 09, 2008

Le bulletin scolaire de Nicolas Sarkozy....


Tous les ministres vont être notés mais pas Nicolas Sarkozy, le délégué de la classe, est-ce normal ?


Boulevard 117, le blog des étudiants de l'Ecole de journalisme de Sciences Po, propose donc un grand concours, notez Nicolas Sarkozy pour son premier semestre de sa première année à l’Ecole de la Présidence !

Vous avez un mois pour remplir le tableau ci-dessous et le renvoyer à
notonsnicolas@gmail.com. Les bulletins sont anonymes et les e-mails ne seront pas divulgués ou utilisés à des fins commerciales.Une seule participation par personne possible.

Le 5 février les résultats seront rendus publics !

Après tous les votes, une moyenne par matière et une finale seront calculées. Le bulletin sera envoyé aux parents de Nicolas Sarkozy et, comme Boulevard 117 est un directeur d’école moderne, à l’élève lui-même, à l’Elysée.

Les commentaires les plus justes (pas forcément les plus drôles mais ça aide) seront également publiés.
Envoyez cette article et ce tableau autour de vous, à des gens de droite, de gauche ou du centre ou même des étrangers. Tout le monde doit participer ! Démocratie participative !

Français (coeff 2) : Education Nationale et Culture

Sciences (coeff 2) : ADN, réforme du CNRS….

Sciences et vie de la terre (coeff 2) : Grenelle de l’environnement, OGM…..

Histoire/Géographie (coeff 1,5) : Guy Mocquet, Jean Jaurès, discours de Dakar

Philosophie (coeff 2,5) : politique de l’immigration, identité nationale, politique intérieure

Economie (coeff 3) : les heures sup, le pouvoir d’achat, prix du gazole

LV1 Anglais (coeff 1,5) : les relations avec les Etats-Unis

LV2 langues multiples (coeff 2) : Les relations avec les autres pays, Betancourt, Lybie, politique de défense

Sport (coeff 1) : le rapport avec la coupe du Monde de Rugby, le choix de Bernard Laporte, euro 2016

Infirmerie (coeff 1,5) : interdiction de fumer dans les bars, les grèves des internes

Travail en groupe (coeff 1) : le rapport avec ses ministres, l’ouverture

Vie Scolaire (coeff 2) : présence médiatique, vie privée


dimanche, janvier 06, 2008

"Visa" de Brahim Letaïef

J'avais vu ce film il y a quelques années à Nantes, j'ai pris beaucoup de plaisir à le revoir, il est vraiment génial !