lundi, octobre 02, 2006

A Paris, ça y est !


Après avoir manqué de peu de rater le premier vol qui devait m’emmener de Mascate à Doha, à cause d’adieux n’en finissant plus, j’ai fini par arriver à Paris en cette dernière matinée du mois de septembre. Mon vol Mascate/Doha n’a duré qu’une petite heure, courte durée qui a cependant été suffisante à la courtisane (pour ne pas employer un autre mot) marocaine pour tisser quelques « contacts » notamment avec son voisin, un vieil Omanais. Au bout de dix minutes de discussion, les numéros de téléphone étaient déjà échangés et ironie de l’histoire cet échange eut lieu exactement au moment où la lecture d’un verset du Coran annonçait l’imminence du départ. Vingt minutes après leurs mains se touchaient déjà et on entendait les deux tourtereaux rire très fort, chose qui continua jusqu’à la fin du vol. Ils descendirent, à ma grande surprise ou plutôt naïveté de l’avion faisant mine de ne pas se connaître et se mirent chacun à un bout du bus nous ramenant à l’aéroport de Doha. Des adieux froids qui contrastent en tout point avec leurs précédents échanges verbaux mais qui annoncent sûrement des retrouvailles torrides, n’est ce pas ?

Pendant mon escale de deux heures à Doha, j’ai admiré pour la dernière fois le bal des saris, abaya et dishdashas. Mes oreilles se sont délectées à écouter les conversations en arabe khaliji ponctuées de « Allah y khalik » (Que Dieu te garde) et « yekhii » (mon frère).

J’ai retrouvé Paris telle que je l’avais laissé, c'est-à-dire fébrile et dynamique. Le retour n’a pas été aussi dur que ce que j’avais pu imaginer. Il est vrai que j’ai eu un sacré choc en arrivant à Paris : ça court de partout (la vie tourne au ralenti la journée à Oman en cette période de Ramadan), les restau et terrasses sont pleins à craquer (tous les restau sont fermés à Mascate en journée pour cause de Ramadan encore une fois), nous sommes en plein automne (il fait 40°C à Mascate) etc… A Roissy, dans le métro et partout ailleurs, j’ai passé une bonne partie de ma journée à imaginer les Parisiens en dishdashas… Pour que le retour en Occident se fasse en douceur, j’ai, dès dimanche, squatté à l’Institut du monde arabe (film tunisien) et au centre culturel égyptien (musique soufi)….

Tant de souvenirs me reviennent à l’esprit avec délice et continuent de me faire sourire comme celui de Nawaf, l’Omanais qui projette d’organiser une « pool party » pour fêter la fin du Ramadan et qui argumentait un jour contre la polygamie en ces termes : « les femmes sont comme des ordinateurs, si un homme a plusieurs ordinateurs, il est perdu ». Il faudrait vraiment que je consacre un post un jour à ce sacré Nawaf et à sa philosophie de vie…

Yalla, aujourd'hui retour à la réalité. Je commence un double Master à Sciences Po (recherche en monde musulman et journalisme), des études qui répondent complètement à mes aspirations et qui contribuent à rendre ce retour en France moins dur.


Hayekom Allah !