mardi, juin 20, 2006

Nouvelles du Caire

24 décembre


Quelques nouvelles du Caire !

4 jours ont passé depuis mon arrivée ici, 4 jours pleins de découverte et d’émotion. Ca ne fait même pas une semaine que je suis ici et je sens déjà qu’il va être horriblement difficile pour moi de retourner à Buenos Aires et à Paris, Le Caire m’a d’ores et déjà envoûtée ! Je croirais être dans un rêve, tous les matins, en me levant, je vais instinctivement à ma fenêtre vérifier que les pyramides sont toujours là et que je ne rêve pas, je suis bel et bien au Caire !

Je me hasarde enfin à traverser seule les routes du Caire, expérience fort éprouvante et effrayante pour moi mais vous n’avez pas le choix, il faut vous habituer à flirter avec les voitures déglinguées des Cairotes qui se prennent pour Shumarer ! Je vais enfin faire mes courses toute seule, je troque petit à petit mon dialecte tunisien pour le cairote. Je case un « Inch’Allah » dans quasi toutes mes phrases comme c’est l’usage ici. Les Egyptiens usent et abusent du « Inch’Allah », si vous demandez à un chauffeur de taxi de vous emmener à tel endroit, il vous lancera un « Inch’Allah », vous montrez rassurés mais vous rendrez bien compte qu’il n’est pas plus avancé que vous, s’ensuit alors une course folle dans le Caire, et vas y qu’on tourne à droite puis à gauche, qu’on demande son chemin à l’épicier du coin qui pas plus avancé que le chauffeur vous renverra vers un policier etc… au terme de laquelle course le chauffeur tentera de vous faire payer la course le triple de son prix normal s’il est honnête, une seule solution : lui donner ce que vous pensez qu’il mérite, claquer la porte de la voiture et vous en aller, si le chauffeur vous poursuit voire s’apprête à vous frapper (eh oui ça arrive m’a-t-on dit ;) ), lancez lui comme l’a fait brillamment ce soir un jeune homme français travaillant à l’ambassade : « ohhh khalass hein ! ».

Les guides touristiques ont souvent à cœur de prévenir les femmes séjournant seules au Caire : elles seront fortement sollicitées. Je n’ai rencontré jusqu’à maintenant aucun problème, les commentaires et regards fusent, il faut savoir en ignorer les auteurs, étant tunisienne et parlant l’arabe, il est assez facile pour moi de me fondre dans la masse mais ça ne doit pas être aussi facile pour une occidentale, femme obligatoirement facile aux yeux de la grande majorité des hommes égyptiens.


Vendredi 23 décembre 2005

Je viens de passer mon premier vendredi au Caire, c’est quelque chose ! Le jour de la grande prière ! Un véritable évènement ! Les Cairotes se pressent dans les mosquées, les commerçants ferment boutiques, des tapis sont déployés dans les rues afin que les croyants puissent accomplir leur devoir religieux sans avoir à bouger outre mesure. Le temps est comme suspendu l’espace du prêche et de la prière.

Au programme de cette journée de repos : visite du souk Khan al Khalili, du quartier Al Hussein, escapade sur les terrasses d’une mosquée, visite du Caire de Naguib Mahfouz et pour clore la journée en beauté petit tour sur le Nil lors du coucher du soleil puis un repos bien mérité dans un coffee shop de Mohandessine, le tout avec deux amis et Nathalie Samia qui nous a ensuite rejoints. Les photos sont en ligne régalez vous !

Un homme à l’aéroport m’avait confié : « qui goûte aux charmes du Nil, ne pourra plus s’en défaire », je crois bien que notre voyait juste ! Les quelques instants passés sur le Nil, en cette fin de journée, en écoutant les nouveaux tubes d’Amr Diab ont tout simplement été magiques ! Un délicieux moment (euphémisme) qui vous coûtera la modique somme de deux livres soit l’équivalent de 0,25 euros !!!!

Cela va faire cinq jours que je suis au Caire et j’appréhende déjà fortement mon retour à Paris et à Buenos Aires, je me demande même si je vais finalement rentrer !!

La ville du Caire a beau être tentaculaire parfois oppressante, elle n’en reste pas moins une capitale humaine. Finies la fadeur et froideur de la vie parisienne. Perdu à Paris, si vous demandez votre chemin, il n’est pas rare que votre interlocuteur se sente agressé, ici, au Caire, si l’on sent que vous êtes perdu, on n’attendra même pas que vous manifestiez votre détresse, on viendra à votre rencontre, si vous prenez l’initiative de demander votre chemin, c’est toute la rue qui viendra à votre rencontre pour vous diriger, ce qui ne manque pas de créer des situations quelque peu cocasses.

Les Egyptiens sont excessifs dans leur langage, vous vous ferez tour à tour appeler « ya pacha », « ya doctour » et j’en passe tant la liste est longue ! Les Egyptiens sont réputés pour leur humour, ils aiment faire rire mais font parfois voire souvent rire sans le vouloir. En prenant le métro ce matin, le vendeur de tickets nous a demandé d’où nous étions, tunisienne accompagnée de deux marocains, pour couper court nous avons répondu du Maroc, sans tarder notre très cher ami égyptien a osé un « ahhh ! et vous parlez arabe !! » étonné, ce à quoi j’ai répondu : « eh oui au Maroc, on parle arabe, vous ne le saviez pas ?! ». Autre dialogue déroutant, un monument attire notre attention, nous entrons, rencontrons un homme, lui demandons de quoi il s’agit, celui-ci répond que nous avons là un musée, « et qu’y a-t-il dans ce musée ? » demande t on, question à laquelle on se voit répondre : « il n’y a rien ! » ;) Les Egyptiens sont avant-gardistes, je ne savais pas qu’il existait un musée du néant !

Le Caire est une ville déroutante et déstabilisante. Il faut y venir pour se rendre compte de la malhonnêteté fréquente des Occidentaux qui en font pour ne pas la comprendre une ville oppressante tant par son architecture que par le poids de la religion. Il suffit de déambuler quelques instants dans les ruelles du Caire pour apercevoir que les Egyptiens s’accommodent aisément des préceptes religieux. Certaines scènes paraissent surréalistes : des femmes voilées dont on n’aperçoit que les yeux assises à des terrasses de café et fumant le narguilé, que dire encore des étalages de lingeries féminines dignes de ceux de Pigalle (et c’est peu dire !) qui fleurissent à quelques mètres des mosquées …

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'ai bien ri en lisant le tout!
C'est tellement vrai.
en fait ne peut comprendre qu'une personne qui est passée par là!!!
Surtout par rapport au fait de traverser la rue... C'est ompressionnant, il faut courrir!!!

Mais franchement c'est un pays a voir... et j'aimerais vraiement y retourner!!!!