dimanche, mars 04, 2007

Critique de la société tunisienne. « Wahed mena » au Centre culturel Ibn Rachiq.


Ayant, avec grand regret, raté les représentations de Khamssoun, préalablement interdite, j’ai décidé de me rattraper en allant voir une autre pièce tunisienne. Mon choix s’est porté sur « Wahed mena » (un de nous) qui se jouait au Centre culturel Ibn Rachiq, en plein centre de Tunis. L’affiche représentant un comédien déguisé en femme tenant une conférence de presse à des chaînes aussi mondialement connues que la CNN, Al Arabiyya ou Al Manar, avait en effet suscité mon intérêt.

La pièce, à travers le cheminement personnel d’un jeune bachelier offre une intéressante critique de la société tunisienne en faisant allusion à des thèmes aussi importants que le chômage ou l’immigration clandestine. La critique sociale a parfois revêtu un savoureux double sens de façon fort habile et détournée pour le plus grand plaisir des spectateurs. Ceux-ci ont ainsi ovationné le personnage du conducteur de bus haranguant les usagers du transport en commun en ces termes : « mé tehchmouch ?! Tet' harkou 'al kressi ?! Al feyda fal akhlaq mouch fal kressii ! » (“Vous n’avez pas honte ! Vous vous disputez pour les sièges ?! Ce sont les valeurs qui comptent pas les sièges !!”).

Dommage que la pièce se soit muée, à la fin, en une satire d’Al Jazeera, déguisée en critique des médias en général non que la chaîne qatarie, devenue Al Khateera (« la dangereuse »), soit exempte de critiques mais la pièce aurait gagné en cohérence en restant une approche critique de la société tunisienne. La satire d’Al Jazeera, bien que drôle reconnaissons le, reste superficielle tant on a l’impression que le metteur en scène a eu besoin de faire passer la pilule de son « audace » en se défoulant sur la chaîne qatarie, pas spécialement très appréciée au pays du Jasmin...

1 commentaire:

Ahmed a dit…

J'ai adoré le titre français:
"1, 2, Nous" au lieu de "Un de nous" !

C'est pas anodin comme détail...